Manifeste pour un Marseille Vivant et Populaire


L’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne a mis à nu la brutalité de toute une politique. À Marseille, la ville se fait sans les habitant.e.s. Et même contre eux. Et ça ne peut plus durer. Le 5 novembre 2018, l’incompétence, le mépris et les magouilles ont tué Ouloumé, Fabien, Simona, Pape Maguette, Marie-Emmanuelle, Chérif, Taher et Julien. Zineb, décédée le 2 décembre des suites d’un tir de grenade lacrymogène, en est aussi une victime.

Taudis, écoles délabrées, équipements et services insuffisants, transports publics indignes de la « deuxième ville de France », cités des quartiers Nord laissées à la dérive (Maison-Blanche, Air-Bel, Kalliste, parc Corot…) : la politique du pourrissement, nous en avons assez. Assez, également, de la braderie du patrimoine et de l’espace public aux promoteurs, multinationales et fonds de pension (hauts de Sainte-Marthe, la Savine, les Feuillants, Corderie, Villa Valmer, Hôtel-Dieu…). Assez des millions investis pour les croisiéristes, assez des millions gaspillés pour fabriquer une ville qui n’existe pas, une ville falsifiée, quand la ville réelle est en train de crever. Pour la mairie, une ville populaire est un problème. Pour nous, c’est la solution. C’est l’espace historique où se tissent les solidarités qui tiennent Marseille debout.

  • Nous voulons :

– La réquisition de logements vides pour y installer les sinistrés de Noailles, les familles évacuées et les sans-domicile.
– Un programme de lutte contre l’habitat indigne qui ne serve pas de prétexte à l’éviction des pauvres du centre et des quartiers.
– L’interdiction de toute spéculation immobilière là où sont morts nos amis, voisins et parents.
– Des centres sociaux, des crèches et un financement non clientéliste des associations dans tous les quartiers.
– Le lancement d’un vaste programme public de rénovation et de reconstruction des écoles.
– Une rénovation qui réponde aux besoins de la population et respecte les activités et usages existants. Arrêt des chantiers inutiles
et autres projets-vitrine comme sur la Plaine.
– Le maintien des marchés populaires et des commerces de proximité. La non-prolifération de centres commerciaux et autres attrape-touristes.
– L’annulation des partenariats public-privé, ces contrats ruineux pour la ville et les contribuables.
– Des transports en commun gratuits, pour en finir avec le tout-voiture et la ségrégation territoriale.
– La fin de l’arrachage compulsif de nos arbres (Luminy, parc Lévy, Longchamp, la Plaine, îlot Chanterelle, jardin des Vestiges…).
– Que toute opération d’urbanisme commence par de véritables concertations publiques, et non des simulacres : les habitant.e.s de Marseille doivent avoir le dernier mot. Pour une ville vivante, ouverte et populaire.



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